Spectacle en recherche
Aujourd’hui le clown tient une place fondamentale dans la vie artistique et dans le projet de vie de Virginie Bernard : Elle a trouvé sa voie.
Devenir clown est le fruit d’un long processus et d’un travail intense. C’est trouver le clown qui est en soi. Pour le comédien, il s’agit de libérer une partie de lui-même, de changer son rapport au corps et au public et de sortir ses potentiels créateurs cachés, sous-jacents, inconscients, refoulés. L’apprentissage commence par un désapprentissage de soi-même. Il faut retrouver son corps et revenir à certains instincts de l’enfance, cultiver ses émotions réelles et parvenir à jouer avec. Chaque personne a son clown, qui lui est propre. Ainsi chaque clown est un être unique.
Public
Spectacle pour adultes, enfants à partir de 7 Ans.
Objectifs
Développer l’art du clown encore mal connu à la Réunion
Rendre l’art accessible à tous, le clown étant un art populaire
Valoriser l’identité culturelle
NOTE D’AUTEUR
Créer un spectacle de clown demande à l’acteur-clown de s’engager dans un vrai chantier pour, à la fois, affirmer l’univers de son personnage et sa présence dans l’instant, mettre en jeu sa propre histoire et son imaginaire comme matière vivante, la structurer dans une “écriture” tout en laissant au clown sa liberté de jeu !
C’est un lent cheminement, où la création se nourrit d ‘improvisations.
Il ressort que Virginie Bernard s’implique comme auteur dans cette aventure et qu’elle doit trouver son propre passage de l’intime à l’universel avec l’accompagnement respectueux et créatif du metteur en scène, sans qui l’écriture ne peut se révéler.
La question clownesque de départ pour ce solo clownesque « Qui suis-je ? ». Question creusée dans le rapport aux autres, au métissage, à l’environnement. Cette question a donné une réponse simple pour cette clown qui vit une réalité et non une fiction : « Je suis une femme ».
Une femme liée à l’image. Rosalie s’empare donc de cette beauté que nous avons tous mais que nous ne pouvons voir. Une autre image, celle d’un mirage, celle de l’autre, jugée toujours mieux. La médiatisation de l’image de la femme parfaite nous laisse un autre goût, une autre envie d’être. Ces images nous conditionnent à vivre au travers le regard de l’autre. Pour Rosalie l’autre serait toujours mieux.
Cette question est ce qui va s’échapper de ce qu’est appelé « le prétexte ». Dans un spectacle de clown, il y a le prétexte à jouer, le prétexte qui fait que le clown est présent sur scène. Sans prétexte, le clown n’a rien à faire sur scène et il le sait. Et c’est pour ça qu’il sait tout faire. Ici, le prétexte à jouer, c’est un concert.
Le clown entre en jeu, fait cette proposition scénique d’où s’émane son intimité. A son insu, des séquences de vie jaillissent pour parler d’elle, de la femme. Animée par la curiosité et la gourmandise, elle aime croquer la vie à pleine dent et désire rencontrer l’autre, toujours plus beau, voir toujours plus grand… Ainsi, à travers ce concert, Rosalie nous livre qui elle est, une femme, mais aussi à la quête de son identité, comme beaucoup de personnes de la Réunion, ayant soif de savoir d’où ils viennent et soif d’amour…
LA SCENOGRAPHIE
Scénographie très épurée : Une caisse sous tôle. La caisse du voyage, mais aussi la caisse de vie de Rosalie, sa maison créole, avec le minimum nécessaire pour son voyage : une brosse à dents, quelques vêtements, et tous ses accessoires pour jouer de la musique.
Cette caisse est aussi symbole de tout ce que nous portons avec nous qui est à la fois une aide et un poids. Couverte de souvenirs ramenés de ses voyages.
NOTE DE MISE EN SCENE DE CHRISTEL ROUSSEAUX
Une clown va se confronter à l’archétype de la Femme, au public et aux différentes cultures pour mieux nous parler d’elle et de son histoire.
Ce spectacle constitue un véritable travail de création à double niveau
Ce spectacle ne pouvant pas être uniquement une suite de numéros, la dramaturgie joue ici un rôle essentiel. Ce projet est ambitieux et exigeant. Il est gourmand en énergie et en temps. C’est un processus long qui se nourrit d’aller-retour : plateau – travail à la table – retour au plateau – confrontation au public – analyse – retour sur le plateau, etc.
Création et définition du personnage
Nous avons donc défini la spécificité de ce clown : ses particularités physiques, son costume, sa parole etc… afin de définir une véritable « grammaire » qui s’enrichit continuellement au fil des improvisations et de la rencontre avec le public. Nous avons défini ses sujets de prédilection, les rôles qu’il aime endosser, ou ce qui constitue son univers particulier. Au cours des improvisations ont été précisées les modes de relations à l’autre, ses terrains d’entente, ses sujets de discorde afin de définir un univers.
Plusieurs dizaines d’heures d’improvisations on été filmées, analysées et constituent le socle, la base du travail d’écriture scénique.
Élaboration de l’écriture scénique
Il nous a semblé après analyse que le spectacle pourrait intégrer 3 niveaux de réalité: niveau comédiens, niveau clown
1er niveau : Une femme sur un plateau. Le spectacle analyse donc les rapports de la Femme avec son image et son identité
2ème niveau : la vie de ce clown sur un plateau. Sa quête est la rencontre avec le public sans lequel il n’existe pas! C’est à la fois une source de jeu et de conflits. Si on convoque un public dans un théâtre, ça n’est pas uniquement pour parler de soi-même. Il s’agit donc de lui offrir une représentation.
Cette appropriation dont le public est complice permet à ce clown toutes les digressions par rapport à une narration classique. Cet enjeu est à la fois une contrainte et une source de liberté.
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